Soif
Amélie Nothomb donne la parole à Jésus-Christ, quelques jours avant sa mort, depuis son procès jusqu’à sa crucifixion. Ce dernier, non dénué d’un certain humour, nous fait part de ses pensées, de ses doutes, de son incompréhension face à l’ingratitude de ceux qu’il a aidés, mais aussi de sa souffrance.
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Quel étrange livre que voilà. Personne ne l’attendait ! Maintenant, il faut dire qu’avec Amélie Nothomb, nous ne sommes jamais pas au bout de nos surprises. J’ai eu la chance de la rencontrer lors de la remise du Prix Gabriel Ringlet. C’est une vraie passionnée à plus d’un titre. Son regard et sa perception du monde est unique, tout comme ce roman.
Ce récit nous présente donc Jésus, figure emblématique de la religion chrétienne, vivant ses derniers jours d’homme. Pourtant fils de Dieu, il apparait comme un être sensible qui souffre et qui est empli de doutes. Il évoque son corps, la soif qui le tenaille ou encore l’amour.
Sur la croix, aucune force supérieure ne peut l’aider. Pas de Dieu aux super pouvoirs. Jésus, seul, offre un visage tellement humain!
Ce roman m’a permis de mener une réflexion plus profonde sur la foi, sur les hommes et sur moi-même. Certaines phrases m’ont troublée, d’autres m’ont ouvert des portes. En voici l’une d’elles, en rapport avec la mort :
“Si vous aimez vos morts, faites leur confiance au point d’aimer leur silence”.
En résumé, même si ce n’est pas mon roman préféré d’Amélie Nothomb, j’ai apprécié ce livre pour l’originalité et l’incroyable performance de narration, pour le personnage si humain et pour les réflexions qui ont été un tremplin vers l’écoute et la connaissance de moi-même.