Des gens bien
Quelle est la probabilité de tomber sur une dame qui fait un malaise dans un magasin alimentaire pendant que tu y fais les courses pour acheter de la pâtée à ton chat qui ne veut pas prendre ses médicaments?
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Hier, vendredi, j’ai quitté la maison pour faire les achats nécessaires à une semaine de confinement pour 4 adultes et un ado en pleine croissance.
Opération réussie.
Voilà que je me rends compte, aujourd’hui, que mon abruti de chat – celui qui m’héberge sous son toit – ne daigne pas avaler son médicament parce que «Monsieur » l’a décidé. C’est mauvais, trop gros, trop blanc, trop… Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête mais rien n’y fait. Il n’en démord pas.
Je me décide alors à sortir. Je déteste ça. Dehors, c’est gel, masque et gants. La Compagnie créole aurait presque pu en faire une chanson.
Je ne vous dis pas l’affaire. Alors que les mesures de confinement ont été renforcées hier avec contrôle de police et amande à la clé, je dois sortir… pour aller acheter de la pâtée pour le chat!
Je passe pour qui à cause de ce crétin ???
Le magasin n’est qu’à deux kilomètres.
Personne sur la route.
Je suis sauvée du ridicule.
Une fois dans le magasin, je n’ai plus qu’à me rendre dans le rayon « alimentation pour animaux », saisir la denrée nécessaire, me rendre à la caisse, tout en évitant de me choper le Corona.
J’y suis presque.
Devant moi, une dame s’effondre au sol, prise de convulsions. Que faire ? Ayant mon brevet de secourisme, je m’approche d’elle, en tentant de respecter les mesures de sécurité. Pas évident quand on sait qu’il faut garder une distance de deux mètres.
Heureusement, je ne suis pas seule. Un jeune homme d’à peine 20 ans, que je connais bien, prend les choses en main. Il est pompier. Je ne fais que l’assister modestement.
La dame revient rapidement à elle puis part en ambulance.
Je reprends mes esprits, passe à la caisse, rentre chez moi, silencieuse, me débarrasse de mes vêtements, repasse sous la douche.
La probabilité qu’un incident pareil arrive est quasi nulle.
Pourtant, c’est arrivé.
Si je le pouvais, je remercierai encore une fois le jeune pompier et les ambulanciers pour leur professionnalisme et leur bienveillance.
On est entouré de gens bien. Il faut le crier haut et fort… aussi fort que des applaudissements, à tout moment, pas seulement à 20 heures.