Billet d'humeur

Pauvre petit chat

J13 si mes calculs sont bons. Je n’ai jamais été très douée pour les maths.

Oh Damned ! J’ai de plus en plus de mal à m’y faire, à ce confinement. Je crois que je perds la notion du temps. Quel jour sommes-nous ? Aujourd’hui, c’est facile : c’est lundi. Je le sais parce qu’hier, je me suis laissée aller à une bonne grosse grasse matinée crapuleuse. Il n’y aura jamais assez d’adjectifs pour exprimer l’ivresse du moment…

Pas de réveil. Aucune voiture pour te tirer de ton sommeil. Maison vierge de tout bruit. Quelques oiseaux qui piaillent mais tu les inclus dans ton rêve. Les enfants dorment à poings fermés. Normal, d’habitude c’est toi qui hurles à pierre fendre afin qu’ils aient – attention, info cruciale – une « bonne » hygiène de vie. Avec mon mari, on alterne une fois sur deux la criée matinale, histoire de ne pas subir tous les jours, à forte dose, la hargne de ces zombies assoiffés de flemme.

Mais tout cela, finalement, c’est la routine, le train-train quotidien, avec très peu de bâtons dans les roues de la vie.

 

Un être vivant m’inquiète bien plus dans cette histoire : mon chat.

 

Voilà plusieurs jours, quasiment deux semaines que je l’observe. Il n’est plus le même. Il me toise et miaule sans cesse et souvent pour des broutilles.

Tantôt sa gamelle est vide, tantôt c’est son bol d’eau.

Une fois, il me réclame des caresses ; l’autre fois, il demande à sortir.

Jusqu’ici, rien d’anormal. Par contre, ce qui me perturbe, c’est son regard vert émeraude et ses oreilles qui sont constamment en pointe. J’ai l’impression qu’il va me bondir dessus.

L’autre jour, j’ai voulu regarder la télévision. Ce crétin était vautré de tout son long dans le divan. Je pense qu’il mesure au moins 50 cm. Il était couché sur la télécommande. Il m’a fusillé du regard parce que j’avais osé m’approcher de lui. Quand j’ai voulu le déplacer vers la droite, il a tout bonnement maugréé. Mais vraiment maugréé ! On aurait dit que sa voix était humaine ! On aurait dit… ma voix.

Ça m’a glacé.

Depuis, je le laisse prendre la place qu’il veut où il veut. Je l’autorise à faire ses griffes sur les fauteuils et même à mâchouiller les plantes vertes. Mon mari, véritable esclave du félidé, lui propose MES plaids sur lesquels se coucher. Il va même jusqu’à lui donner – à table ! – MON filet de poulet en petite lamelles, pour ses petites dents nacrées. J’ai la haine mais je dois me résoudre à fermer les yeux. Pauvre petit chat. En fait, il doit souffrir plus que nous du confinement. Voilà treize jours et autant de nuits qu’il héberge sous son toit une famille de 5 humains. Respect.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *