
Gwendy et la boîte à boutons
Gwendy Peterson a 12 ans. Tous les jours depuis l’été 1974, elle monte quatre à quatre les
Marches des suicidés, un lieu-dit relativement dangereux. Elle veut se dépasser, elle veut changer.
La rencontre fortuite (mais l’est-elle vraiment?) avec cet homme étrange au
chapeau noir va modifier le cours de sa vie. Qui est ce personnage équivoque ? Pourquoi lui remet-il une boîte à boutons ?
Pourquoi Gwendy ne peut-elle en aucun cas enfoncer ce bouton qui l’intrigue? Et
les autres, à quoi servent-ils?
Gwendy voulait changer… C’est sûr, elle va changer et va devoir faire les BONS choix.
***
Stephen King, on aime ou on n’aime pas.
Personnellement, j’ai déjà lu quelques romans comme Carrie ou Les sorcières de Salem. A chaque fois, c’est le même dilemme : continuer ou non la lecture… Pourtant, je la poursuis inexorablement ! Je n’apprécie pas tellement le style littéraire de l’auteur mais je dois avouer qu’il est efficace. Il m’embarque avec lui jusqu’à la rive opposée du fleuve, loin d’être tranquille.
Ce court roman (une novella) coécrit avec Richard Chizmar a tout pour plaire.
Tout d’abord, le décor est dépaysant. Il s’agit d’une ville des États-Unis, imaginée de toutes pièces par Stephen King. L’histoire débute en 1974. L’influence du cinéma m’a permis d’imaginer les scènes du livre, un peu comme un film tourné en Super 8, aux couleurs feutrées.
Ensuite, Gwendy, l’héroïne du roman est… particulière, mais pas spécialement « attachante ». Certes, c’est une adolescente mal dans sa peau qui mène une vie banale. Elle est souvent victime de moqueries. Ses réactions sont déroutantes, surtout depuis la rencontre avec cet homme étrange qui lui a tendu une boîte encore plus énigmatique.
Ah… Cette fameuse boîte ! Quelle idée brillante ! Elle éveille la curiosité, soulève des questions, suscite l’envie. En tant que lectrice, j’aurais aimé avoir cette boîte entre les mains… au début, évidemment. Pas à la fin…
Comme je le disais précédemment, ce livre a tout pour plaire cependant, je suis un peu déçue, voire même frustrée. Il est évident que c’est une histoire de qualité, bien ficelée, qui ravira les lecteurs de Stephen King. Personnellement, j’aurais aimé plus de rebondissements, de précisions. Sans entrer dans les détails, certains moments de la vie de l’héroïne ont été pour ma part sous-exploités.
De plus, certaines de mes questions sont restées lettres mortes, ce qui explique ce sentiment de frustration. Je suis persuadée que l’auteur a sciemment évité de donner des réponses afin que nous, lecteurs, nous les trouvions nous-mêmes…
Enfin, et c’est peut-être ce qui m’a dérangée le plus, j’ai l’impression que l’auteur a mal défini son public : ce récit aurait pu convenir à des jeunes de 12 à 14 ans pour l’illustration de la première de couverture ainsi que le thème abordé mais le vocabulaire choisi et les sous-thèmes développés ne correspondent pas à cette tranche d’âge. Dommage. Il reste l’autre public plus large, celui des adultes et des jeunes de plus de 15 ans. Chacun y trouvera donc son compte.
Je terminerai cette (longue) critique par une citation d’André Gide qui me semble tout à fait à propos : « Choisir, c’est mourir un peu. » Gwendy en sait quelque chose.

Des livres et moi

Je sais pas
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