La caresse du loup
Chloé a huit ans. Elle est jeune et insouciante. Sociable et spontanée, elle aime partager des moments avec sa sœur Clara. Dans la maison de vacances, toute la famille se prépare à partir à la plage. Chloé s’affaire, elle cherche son maillot. Un ami proche de sa grand-mère, violoniste de talent, l’invite à entrer dans sa chambre, à côté de la sienne. C’est alors que la vie de la jeune fille bascule.
Il m’a fallu quelques jours pour rédiger cette chronique. D’accord, j’ai manqué de temps à cause du boulot, mais pas seulement. Après avoir refermé le livre, je suis restée perplexe et d’un avis mitigé.
Le sujet abordé dans ce roman est lourd et encore bien trop présent dans l’actualité. Le narrateur se fait porte-parole de la souffrance indicible de Chloé, victime d’agression sexuelle, mais aussi de l’impuissance de sa sœur ô combien aimante et solidaire. De fil en aiguille, le lecteur est pris d’empathie et aspire à un dénouement juste.
L’écriture au départ m’a semblé un peu « brute » – comprenez sans grande finesse – et peu originale. Puis, le poids des actes en a modifié la substance. C’est un peu comme si la légèreté des premiers chapitres s’était transformée, avait muté radicalement.
Exit la joie de vivre.
Exit l’innocence et l’enfance.
Rien ne sera plus comme avant.
Chloé grandit. Chloé vieillit, seule, pieds et poings liés par cet acte répugnant, mais la parole libère et décuple les forces.
La fin du roman, surprenante, ne correspond pas à ce que j’espérais. Elle m’a déçue. Par contre, le roman donne à réfléchir. Je peux d’ailleurs difficilement oublier certains passages d’une rare puissance : «Crache ton récit, serpent, crache-le. Fais-le ramper à mes pieds. Vois de quelle noirceur il se teinte. » (A découvrir dans son intégralité pour comprendre la portée des mots)
Pour un premier roman, c’est une réussite.