Billet d'humeur

Le calme avant la tempête

C’est le calme avant la tempête… Je ne sais pas si vous l’avez senti aussi, ce petit vent indiscipliné, qui ne respecte aucune règle de bonne conduite. Il semble pris de convulsions, très légères certes, mais vous voyez bien qu’il n’est pas libre de ses mouvements.

Ce qui est dans l’air a changé.

Je suis allée faire mes courses cet après-midi dans le grand hypermarché du coin. Oui, je sais, c’est un pléonasme mais c’est pour dire l’énormité de cet endroit.

La première chose que j’entends habituellement lorsque je fais mes emplettes, c’est la petite musique d’ambiance. Elle est tantôt douce et calme, si tu traverses les rayonnages le matin, tantôt rythmée, pour t’évacuer au plus vite afin de laisser place aux autres clients pendant les heures de pointe.

Dans cette enseigne, j’y entends parfois du Lady Gaga, du Billie Eilish ou du Dua Lipa. J’avoue que les gérants n’ont pas trop mauvais goût.

Aujourd’hui, je n’ai pas entendu cette musique. Je suis revenue à la maison au bout d’une heure et – chose incroyable – je n’ai gardé aucun souvenir d’aucune note (encore une figure de style mais là, en ce moment, on s’en fout). Nada !

Par contre, j’ai distingué très clairement des bruits auxquels je n’avais jamais vraiment prêté attention : sachets en papier froissés ou défroissés, ouverts au plus vite, paniers qui claquent, charriots dont les roues semblent s’emballer, échos de toux grasse et sèche tout autour de moi.

A ce bruitage étrange s’ajoutent les images : des clients qui évitent les autres, qui font leurs courses au plus vite. Une vraie débandade ! On aurait dit de très mauvais danseurs sur une chorégraphie mal agacée. Dans la vie, deux « moins » ne font jamais un « plus ». Je n’avais plus qu’une chose à faire : entrer dans la danse et suivre le mouvement saccadé.

Une fois à la maison, j’ai repassé tout ce film en version accélérée. J’ai éteint le projeteur. Je me suis posée devant une tasse de café puis j’ai raconté ce que j’avais vécu à mes enfants. Ils m’ont dit que j’étais une drama queen.

J’ai laissé tomber.

Pourtant je le sais : ce qui est dans l’air a changé.

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