Billet d'humeur

STOP !

C’est la débandade un peu partout en Europe. Que dis-je ? Dans le monde entier. Comme vous êtes loin d’être la petite voix qui demande au Petit Prince de lui faire un dessin, je ne vais pas y aller par quatre chemins : nous sommes attaqués par un ennemi invisible.

 

En temps de guerre, il fallait fuir l’ennemi, se cacher ou l’affronter.

En 2020, où partir ?

En 2020, qui a les armes pour l’affronter ?

Je vous le demande…

Il ne reste qu’à se cacher. Rester confiner chez soi. Couper le contact et bien sûr se laver les mains.

 

Je viens de repenser à mes bonnes résolutions prises le 1 mars et je ne peux qu’en rire.

 

Résolution 1 : « Penser un peu à moi »

J’ai honte d’avoir écrit ces mots.

A l’heure où les gens se jettent sur le papier toilette, tueraient père et mère pour se procurer masque et gel de protection, j’ai envie de tout sauf de penser à moi. L’Homme devient-il fou ou l’a-t-il toujours été ? Son instinct primitif s’est-il réveillé au même moment que ce virus ? Peut-être.

 

Résolution 2 : « Cette année, je pars en vacances. »

Ah ! Ces fameuses vacances ! J’en ai si souvent rêvé. Prendre du bon temps, loin du train-train quotidien. Profiter des rayons de soleil, le nez dans sa lecture, avec les enfants qui s’amusent tout autour. M’entendre râler parce qu’ils éclaboussent mes pages ; les voir sourire et s’en moquer pour ensuite replonger dans la piscine.

Ah ! Ces vacances… elles tombent à l’eau. Pas de soleil, pas de plage, pas de sable qui colle au maillot, pas de farniente. Mais plutôt du tracas, des incertitudes et de l’angoisse aussi.

Par contre, depuis les mesures prises par le gouvernement, les enfants (mes petits amours ! c’est fou comme je les aime ceux-là) seront H24 à la maison et ma bibliothèque déborde de livres qui ne demandent qu’à être lus.

Ce n’est pas Byzance mais ce n’est pas Beyrouth non plus.

J’aime l’idée du verre à moitié plein. Ça donne de l’espoir.

 

Résolution 3 : « Je vais manger plus léger et plus sain »

Par la force des choses, c’est probablement la seule résolution que je vais parvenir à tenir… Restos et bars fermés pour trois semaines et ce n’est peut-être qu’un début.

Là, maintenant, tout de suite, j’ai des images qui se bousculent dans ma tête : je suis sur une autoroute bondée. Des voitures circulent dans tous les sens, à vive allure, tous phares ouverts. Je me sens coincée entre deux feux , opprimée, oppressée avec cette impression de devoir faire un choix à tout prix. Je tourne à droite ? À gauche ? Je me déporte sur la bande d’arrêt d’urgence ? Qui va me percuter en premier ? Vais-je parvenir à quitter l’autoroute indemne ?

STOP !

Enfin un panneau qui me parle.

Je ralentis.

Je cède le passage à tous les fanatiques obsédés du PQ, à tous ceux qui décident envers et contre tout de prendre l’avion, parce qu’ils n’ont pas un pet de température ou parce que tout ça, ça les fait bien rigoler.

STOP !

J’oublie un instant mes résolutions personnelles.

 

 

FEU VERT !

Je protège mes proches, ceux que j’aime en limitant mes contacts extérieurs et mes déplacements.

Je passe au-dessus de mes angoisses et je vais donner mon sang, il en manque. Ce sera une grande première et… j’ai peur. Une sortie utile et peut-être salutaire. Je prends sur moi.

J’aide comme je peux mes voisins isolés.

J’irai probablement chercher les petits plats chez les restaurateurs locaux pour les savourer à la maison. Il faut que je me renseigne. Ce n’est pas parce que l’on est « solitaire forcé » qu’on ne peut pas être « solidaire tout court ».

Et puis, dans quelques semaines, peut-être plusieurs mois, je pourrai enfin apercevoir le soleil et ses rayons qui font chaud au cœur.

En attendant, j’oublie l’image apocalyptique de l’autoroute. Je pense à moi ET aux autres. En fait, pourquoi choisir quand on est tout à fait en mesure de faire les deux ?

Résistons ensemble.

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